Le projet s’inscrit dans la stratégie collective de revitalisation du Verdon et des canaux de Castellane. Il s’agit de penser des logements collectifs dans l’espace de bon fonctionnement de la rivière, élargi par la destruction de la digue actuelle. Le bâtiment laisse une distance importante avec le lit mineur, afin d’agrandir et préserver la ripisylve.
En cas de crue, le rez-de-chaussée est inondé. Les impacts au sol, des poteaux et murs parallèles en pierre calcaire de taille, respectent un principe de transparence hydraulique. L’ensemble, pensé pour être construit des années après la renaturation, est articulé de manière à pouvoir s’adapter à la forme que prendront les tresses. Les espaces communs et logements sont accessibles par des passerelles depuis la berge, avec des retraits et effets de seuils dans l’épaisseur des murs habités.
En cas de stress hydrique et forte chaleur, le rez-de-chaussée est profitable. Les eaux de pluie et eaux grises traitées par phyto-
épuration circulent dans des rigoles en pierre jusqu’à une noue ce qui permet de maintenir une zone humide utile au confort d’été et aux écosystèmes, voire, en période tempérée, d’acheminer de l’eau pour le maraîchage en aval. Chaque logement dispose d’un escalier dans l’épaisseur de la pierre constituant un accès plus intime et afin que des usages migrent selon les saisons pour profiter de la fraicheur de la pierre et l’eau qui coule.
Le projet prévoit des espaces de vivre-ensemble et une élasticité permettant l’hospitalité. Les espaces communs constituent une passerelle
menant à Castellane et abritent une cuisine partagée, une salle de travail, informatique, reprographie, un atelier de bricolage. De l’autre côté des habitats, une maison existante est conservée sur un îlot et contient des espaces liés à l’eau : buanderie et salles de bain communes. Cela répond aux typologies de logements dont certaines chambres ont un accès direct et apportent donc de la flexibilité aux ménages et une possibilité d’accueil de touristes.
L'atelier de projet
L’atelier de projet du semestre 8 «Architecture et territoires du vivant» établit son terrain d’étude sur les Alpes-de-Haute-Provence. Il est un territoire à l’équilibre fragile entre développement du tourisme et des énergies renouvelables, préservation d’espaces naturels et agricoles, mais aussi importante raréfaction des ressources.