Une profession réglementée
Le métier d’architecte induit de nombreuses responsabilités et le respect d'un certain nombre de règles. Seuls les architectes d’État habilités à la maîtrise d’œuvre - HMONP peuvent s’inscrire à l’Ordre des architectes, monter une agence ou signer plans et permis de construire.
L’Ordre des architectes a été créé dans le cadre de la loi du 3 janvier 1977. Il est placé sous la tutelle du ministère de la Culture. Il est constitué de 22 conseils régionaux et d’un conseil national, dont la mission est de défendre le titre d’architecte et de veiller au respect du code des devoirs professionnels.
Les missions de l’Ordre
L'inscription de l'architecte au tableau de l’Ordre signifie qu'il est en mesure de remplir les conditions posées par la loi pour exercer son métier.
L'Ordre est également l’interlocuteur privilégié des institutions nationales, européennes et internationales. Il est à même de régler les litiges entre architectes, mais aussi entre un architecte et son client.
Enfin, il contribue à diffuser et à défendre la culture architecturale, par la dispense d’informations au grand public et aux institutions, et par l’attribution de sommes aux organismes qui participent à la vie de la profession.
L’Ordre compte à ce jour environ 29 000 architectes.
Les conditions pour s’inscrire à l’Ordre
L’inscription à l’Ordre se fait auprès du Conseil régional où est domicilié l’architecte. Elle est soumise à cinq conditions :
- être diplômé(e) d’une école d’architecture reconnue par le Ministère
- avoir obtenu l’habilitation à exercer la maitrise d'œuvre en son nom propre et avoir effectué un stage professionnel de 6 mois minimum en agence
- être domicilié en France
- ne pas être en faillite ou interdit de gestion
- être couvert par une assurance
Des domaines d’intervention nombreux
Les évolutions contemporaines des marchés et de la société confèrent à l’architecte des missions riches et variées au-delà du champ traditionnel de la construction neuve de bâtiments résidentiels et non résidentiels.
L’aménagement, l’existant
Les impératifs écologiques et énergétiques le conduisent à intervenir de plus en plus pour des missions d’aménagement durable des villes et des territoires ainsi que sur le bâti existant non protégé (réhabilitation, reconversion, extension, restauration ou autres transformations), dans le respect de sa valeur patrimoniale et avec un souci particulier de son insertion urbaine et paysagère.
L’architecte peut conduire des projets de restauration du patrimoine architectural protégé en tant qu’Architecte des Bâtiments de France ou au titre d’Architecte en Chef des Monuments Historiques.
L’essor des outils numériques produit par ailleurs de nouvelles formes de conception collaborative des projets autour de la maquette numérique (Building Information Model ou BIM).
Les compétences des architectes dans la conception des formes et des espaces leur permettent de développer une activité professionnelle dans les domaines de l’urbanisme, de la scénographie, du design.
En raison des changements climatiques, les architectes sont également amenés à intervenir de plus en plus pour la prévention des risques majeurs dans la construction et dans l’aménagement des villes et des territoires.
L’évolution législative et la complexité accrue des opérations ouvrent des missions « d’assistance à maîtrise d’ouvrage » (AMO), c’est-à-dire de conseil et d’études auprès des commanditaires des projets, en particulier les sociétés d’économie mixte et les collectivités territoriales comme les Régions, les Départements et les Communes.
La recherche, le conseil
Enfin, l’architecte peut choisir un métier en lien avec la recherche, l’enseignement ou la diffusion de la culture architecturale et urbaine, notamment au sein des Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement - CAUE.
Des modes d’exercice variés
L’architecte opère selon différents modes d’exercices définis dans la loi du 3 janvier 1977 sur l’architecture.
L’exercice libéral
En tant que « maître d’œuvre », il peut exercer à titre individuel sous forme libérale ou en tant qu’associé d’une société d’architecture. Il doit alors être détenteur d’une habilitation à la maîtrise d’œuvre en son nom propre - HMONP et être inscrit au préalable au tableau de l’ordre des architectes de sa Région dans la mesure où sa profession est dite « réglementée ». Ses projets résultent d’une commande privée de gré à gré ou d’une commande publique, souvent obtenue à l’issue d’un concours. L’opération s’effectue pour le compte d’un commanditaire, le « maître d’ouvrage ».
L’architecte maître d’œuvre veille alors au respect de l’enveloppe budgétaire et des réglementations en termes de sécurité, de structures et de mise en œuvre de la construction, d’accessibilité et de développement durable.
L’exercice salarié privé
L’Architecte diplômé d’État peut également exercer comme salarié, soit d’une agence d’architecture (cabinet libéral d’un architecte ou société d’architecture), d’une entreprise (de BTP notamment) ou encore d’un maître d’ouvrage (bailleurs sociaux notamment).
L’exercice public
L’architecte diplômé d’État peut enfin devenir fonctionnaire (sur concours) pour conduire une carrière professionnelle de décideur public dans les services de l’État en tant qu’architecte conseil de l’État (ACE) ou architecte-urbaniste de l’État (AUE, filière Patrimoine ou filière Aménagement) ou dans des collectivités territoriales en tant qu’ingénieur territorial.