Colloque Proximité(s) | Appel à communications

07
oct
20
nov
ENSAL

Intervenez lors du colloque « Proximité(s) : Construire pour le local » qui aura lieu le 1er et 2 avril 2025, à Châteauroux. 

Le colloque

À travers le colloque « Proximité(s) », les organisateurs souhaitent faire entrer en résonance travaux de chercheurs et témoignages d’acteurs de l’architecture et de l’aménagement du territoire, à la fois sous forme de communications individuelles et de tables rondes.

Ce colloque est co-organisé par l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon (UMR-CNRS 5600 EVS-LAURe), l’université de Tours (InTRu, EA 6301) et le CAUE de l’Indre. Il accompagne le volet final d’un cycle d’événements culturels (expositions, conférences, workshops, etc.) organisés dans le département rural de l’Indre, entre l’automne 2023 et l’été 2025. Le cycle d’évènements célèbre le bicentenaire de la naissance d’Alfred Dauvergne (1824-1885), chef d’une famille d’architectes départementaux et municipaux dont les réalisations, élevées entre 1849 et 1920, ont façonné et marquent encore aujourd’hui les paysages du département. Les campagnes françaises restent en effet jalonnées des produits de l’inflation constructive ouverte avec la fin du XVIIIe siècle qui visaient l’équipement et la modernisation des territoires et l’implantation de services publics (ANDRIEUX, 2009). 

Construire le local aujourd’hui, c’est imaginer une architecture située mais aussi travailler le déjà-là comme une ressource et peut-être reprendre appui sur les centralités villageoises composées dans le courant du XIXe siècle et devenues aujourd’hui moins lisibles. Cette démarche de conception productrice d’une architecture à la fois banale et « au croisement de la fonction, de la monumentalité et du symbole » (ANDRIEUX 2009), à laquelle les habitants restent affectivement attachés (mairie-école, église paroissiale…), paraît propre à inspirer les praticiens d’aujourd’hui à la fois sensibles au concept de frugalité (BORNAREL, GAUZIN-MÜLLER et MADEC, 2018 ; MADEC 2021) et soucieux de contribuer à (re)créer du commun (NAJI, 2019).

 

Le sujet

Les circuits courts sont partout à l’honneur à la fois comme leviers d’une amélioration de leur qualité de vie pour nombre de nos contemporains. Perçue aujourd’hui d’une manière largement positive, la « proximité » est un concept en vogue. Les politiques vantent volontiers le « sens de la proximité » des territoires ruraux (GOUTTEBEL, 2022) ou de ces petites villes et villes moyennes dont l’État se préoccupe activement (recherche-action POPSU Territoires depuis 2018 ; programmes « Action Cœur de ville » 2018-2022, « Petites villes de demain » 2020-2026, et désormais « Villages d’avenir » 2024- dans le cadre du plan France ruralités lancé en 2023). 

Les chercheurs, quant à eux, veillent à questionner cette tendance, ses formes multiples, ses origines, ses effets, comme en témoignent notamment le séminaire « Nouvelles proximités », porté par l’EPFL, l’ENSA de Toulouse et l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (2021-2024), ou la revue GéoProximitéS, créée en 2022 par une équipe de géographes. Dans le milieu de l’architecture, les débats autour de la métropolisation côtoient désormais les réflexions sur l’avènement d’une nouvelle « architecture de proximité » sur fond d’intérêt renouvelé pour la ruralité (OBRAS et Collectif AJAP14, 2016 ; Archiscopie, 2018 et 2022 ; MAROT, 2024 ; DANA, 2024) ; le lancement en 2023 du dispositif « 1 maire, 1 architecte » par le Conseil national de l’Ordre des architectes et l’attribution cette même année du Grand Prix de l’urbanisme et du Global Award For Sustainable Architecture à l’architecte-urbaniste Simon Teyssou venant légitimer cette démarche engagée (TEYSSOU, PETITJEAN et MASBOUNGI, 2023). 

Dans les écoles d’architecture, les futurs architectes se destinent à transformer l’existant, s’initient aux techniques constructives anciennes, pistent les matériaux endémiques biosourcés (spatialisation Design Build), revisitent le régionalisme critique et adhèrent au réemploi, abandonnent le tout numérique pour retrouver la spontanéité du dessin à la main esquissé et amendé dans l’échange direct avec le client. Ils rêvent de reprendre, dans des chantiers à moindre échelle, un meilleur contrôle sur la mise en œuvre de leurs projets. Cette aspiration à renouer avec la simplicité de gestes tend à faire oublier que les héritages bâtis encore visibles aujourd’hui de ces « architectures de proximité » sont en réalité largement le résultat d’un processus de réinterprétations et de réactualisations régulières de ces techniques anciennes à travers le temps. Quant aux conditions d’exercice du métier, elles se retrouvent également à différentes périodes de l’histoire et notamment avec la création de postes d’architectes « de fonction » attachés au service des communes et des préfectures. 

Utilisée récemment pour décrire le praticien contemporain venu implanter son agence en milieu rural, l’image d’un « architecte de campagne » (MULLE, 2014 ; DANA, 2014 ; Archiscopie, 2018), arpentant de part en part sa région d’élection, décrit en réalité assez fidèlement l’architecte départemental de la 1 Colloque Proximité(s) Appel à communications France de la seconde moitié du XIXe siècle (CALLAIS, 2010 ; BRUANT, CALLAIS et LAMBERT, 2022) dont le périmètre d’action était loin de se limiter à la seule commande publique. Ainsi, les modalités et les enjeux de la proximité en matière de conception d’espaces architecturaux et urbains méritent une exploration sur le temps long (XVIIIe-XXIe siècles) afin d’enrichir et de nuancer les réflexions et les pratiques actuelles. 
En résumé, comment ces « architectures de proximité » du passé peuvent-elles à la fois nous donner matière à réflexion et matière à projet ?

Comité d’organisation : Olivier Prisset (Université de Tours), Brianna Razafimahefa (CAUE de l’Indre) et Caroline Soppelsa (ENSAL).

 

Modalités de soumission des propositions 

Les propositions de contributions peuvent être rédigées en français ou en anglais. Ces propositions devront être transmises au format .pdf au plus tard le 20 novembre 2024 à l’adresse suivante : @email 

Pour en savoir plus sur les modalités de soumission des propositions et sur le colloque, consultez l’appel à communication.