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Delphine Vomscheid récompensée

Delphine Vomscheid, enseignante à l’ENSAL, est lauréate du Prix Fora Blanchon de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

  • DISTINCTION / Delphine Vomscheid
Delphine Vomscheid, enseignante à l’ENSAL, est lauréate du Prix Fora Blanchon de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Ce prix couronne une thèse se distinguant dans les domaines d’études portant sur l’Extrême-Orient en vue d’en aider la publication. Delphine Vomscheid, spécialiste de l’histoire de la ville et de l’architecture du Japon, a soutenu en 2019 sa thèse de doctorat à l’Université PSL au sein de l’École pratique des Hautes Études (UMR CRCAO), intitulée : « L’héritage spatial des guerriers de la ville de Kanazawa. Histoire architecturale, urbaine et paysagère d’une ville-sous-château japonaise (XVIIe – XXIe siècles) »

  • L'héritage spatial des guerriers de la ville de Kanazawa

Capitale du fief de la riche et puissante famille Maeda, Kanazawa est une ville-sous-château représentative de l’époque d’Edo (1603-1868). L’espace urbain, occupé à plus de 50% par les résidences des guerriers, se développe au pied d’un site castral fortifié, où réside et gouverne le seigneur. Par son rôle structurant, tant dans l’espace urbain que dans l’espace social, l’architecture des guerriers apparaît comme une manifestation matérielle et spatiale de la société féodale prémoderne japonaise. Elle deviendra, à l’époque moderne (1868-1945), la matrice de la modernisation urbaine de Kanazawa. Si les édifices mêmes sont détruits en grande partie, les parcelles des grands vassaux, de taille importante, serviront à accueillir les infrastructures, industries et institutions nécessaires à la modernisation. Les pratiques de l’habiter des guerriers seront quant à elles transmises en partie à la nouvelle classe moyenne urbaine. Tandis que la valorisation et la protection du château s’opèrent depuis le début du XXe siècle, ce n’est que depuis les années 1960 que l’on observe un intérêt patrimonial pour l’habitat guerrier. L’analyse des politiques urbaines confrontée à la réalité du terrain montre toutefois que les intérêts économiques, publics et privés, rendent difficile la conservation de ce bâti ancien ordinaire. À l’opposé, le projet de reconstruction des édifices castraux disparus engagé depuis les années 2000, illustre les enjeux touristiques et économiques de ces espaces monumentaux et caractéristiques de l’histoire féodale du Japon.

L’approche chronologique globale adoptée dans ce travail, sur le cas d’étude spécifique de Kanazawa, a permis de faire émerger les processus de développement urbain d’une ville japonaise, révélant les mécanismes d’héritage et de mutations des formes urbaines, architecturales et paysagères.

  • L’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
Fondée en 1663, sous le règne de Louis XIV et à l’initiative de Colbert, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres est l’une des cinq Académies de l’Institut de France. Appelée statutairement à assurer un rôle de promotion et de valorisation de la recherche au moyen des prix qu’elle décerne, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres contribue tout particulièrement, par les communications et notes d’information présentées lors de ses séances, à la résonance nationale et internationale des études et des découvertes récentes en matière de science et d’érudition ; elle se distingue également par son inlassable activité d’édition qui en fait l’un des grands centres de publication scientifique français.

  • La fondation Flora Blanchon
La fondation Flora Blanchon s’offre pour but, conformément à l’esprit qui animait Flora Blanchon, d’aider au développement des recherches portant sur l’Extrême-Orient (notamment la Chine et les pays voisins). Elle décernera un prix annuel destiné à favoriser des actions scientifiques de haut niveau (missions, fouilles, publications de travaux d’érudition ou de recherche). Elle distribuera aussi des bourses à des doctorants ou bien des aides à de jeunes chercheurs conduits à voyager pour mener à bien leurs recherches, en vue d’encourager les échanges franco-chinois (ces échanges pouvant être étendus aux pays ressortissant de l’Union européenne). Cette fondation pourra recevoir des dons et legs.