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Concours Place du son

Ana-Mariya Argirova et Louis Bruno récompensés.

  • CONCOURS / Place au son
Ana-Mariya Argirova, étudiante en Licence 3, a obtenu le 1er prix ex aequo du concours Place au son et Louis Bruno, étudiant en double cursus Architecte Ingénieur à l’École Centrale de Lyon remporte le 3e prix. Félicitations à eux !

  • A l'écoute de la pluie / Ana-Mariya Argirova

A l’écoute de la pluie est un projet d’aménagement de la place Sathonay à Lyon et les escaliers qui nous y mènent.

L’endroit, situé près d’une route très fréquentée, est dominé par le bruit incessant des voitures, des bus et des vélos. La place en elle-même est petite, renfermée par les hauts bâtiments qui l’entourent. Cette particularité spatiale est à l’origine d’un vacarme mélangeant les bruits de travaux, de voitures et de voix humaines, assourdissant et désagréable pour les passants. Cependant, cela donne également à la place une ambiance très intimiste qui serait à valoriser.

Les aménagements que nous proposons ont pour objectif la décroissance du volume du trafic actuel par la fermeture des voies existantes. Les nouvelles ambiances soulignent le son de la pluie et invitent à entendre les gouttes qui tombent à l’aide de différents dispositifs. Le parcours acoustique commence par l’escalier menant à la place, sur lequel sont installées des plaques de verre, du métal et du porcelaine formant une balustrade musicale. Au contact des plaques, la pluie compose une symphonie et incite le passant à ralentir, à se poser et à prêter l’oreille à cette merveille musicale.
La balustrade sert aussi à récolter et acheminer l’eau vers la place où elle se verse dans un étang à carpes koï qui entoure la statue centrale.
Cette eau est ainsi utilisée pour nourrir la place. Des parapluies en verre sont également installés sur la place. Les passants peuvent s’y abriter tout en profitant de la mélodie légère qui se diffuse dessus. En créant des sons doux, on incite les passants à marcher lentement, chuchoter et faire attention au bruit qu’ils produisent eux-mêmes, pour mieux profiter de l’intimité du moment.

  • Anneau / Louis Bruno

Les eaux des grands fleuves, en s’infiltrant dans des capillarités marécageuses, ont créé des sites propices aux légendes et aux cités séculaires. Aujourd’hui « Eurométropole », Strasbourg est une ville encore saturée d’automobiles qui encerclent ses espaces publics toujours très minéraux. Souvent trop vastes, les citoyennes ne les traversent que rapidement, s’arrêtant seulement le temps de quelques figures de skate sous l’autorité de frontons officiels. La place Gisèle Halimi est un cas emblématique de cette affordance parcellaire : à l’interface de grandes unités urbaines distinctes, elle fait office de parvis au tribunal et à l’église Saint-Pierre-le-jeune.

L’Anneau propose d’offrir, dans les interstices inutilisés de Strasbourg, un nouvel espace en même temps qu’un nouveau rapport à ce morceau de ville. Sous terre, au niveau des quais, il permet de relier les différents flux piétons, flâneurs, coureurs, habitants, qui se superposent sans se rejoindre. Les pierres régionales qui composent l’anneau réinterprètent la matérialité strasbourgeoise dominante en tirant partie des potentialités acoustiques des différentes tailles et bossages influant sur les effets acoustiques du lieu. La stéréotomie contemporaine génère un cloître apaisé où une chute d’eau est mise en scène. En actionnant le dispositif, le promeneur-auditeur fait varier le débit et par suite l’intensité sonore de la cascade, dont la diversité des bruits vient couvrir les derniers échos urbains. Propice à une contemplation active, l’Anneau instaure un nouveau temps fondé sur les ressources et les particularités de son site.